Respect inconditionnel
Ici l’autocensure est pertinente, c’est la zone du respect inconditionnel. S’y maintenir demande une acuité relationnelle, une danse dynamique entre autonomie, agence et relationnalité. En y évoluant, j’habite l’espace du flow et crée le pot
Autocensure pertinente.
C’est le 5e et dernier article de cette série qui a émergé lorsque j’ai vu la manière dont l’autocensure s’insinuait dans ma vie et les différentes formes et effets de celle-ci.
Dans « Victime d’autocensure », j’ai proposé 4 dimensions en dynamiques, combinaisons du fait de me censurer, ou de ne pas le faire, dans les cas où cela est pertinent et ceux où ça ne l’est pas.
J’ai nommé ces quatre zones :
👊 violence : pas d’autocensure, mais ce n’est pas pertinent ;
🤫 non-dit : autocensure, mais ce n’est pas pertinent ;
🤝 parler-vrai : pas d’autocensure, et c’est pertinent ;
👁 respect : autocensure, et c’est pertinent. (Était nommé discernement jusqu’à maintenant.)
Même si chaque article est indépendant, je vous invite à lire ou relire les 4 premiers :
Cette semaine je m’observe dans la zone du respect inconditionnel évoluer sur le fil de l’acuité relationnelle.
Cet espace est :
Une forme d’expression d’un respect inconditionnel, profond et sincère. La sagesse.
Une expression de la finesse des sens, de la conscience de soi, des autres et du contexte. L’acuité relationnelle.
Une manifestation du détachement de la satisfaction de ses besoins immédiats au bénéfice d’une dynamique collective générative à long terme.
Que représente pour vous l’autocensure pertinente ? Comment cela s’exprime-t-il dans votre quotidien ?
Évoluer sur le fil de l’acuité relationnelle
En quoi mon action de parole contribue-t-elle à cet instant, à une société humaine et bienveillante dans le futur ?
Je quitte la zone du respect inconditionnel dès que, dans le contexte, je perds le sens de :
La censure.
La pertinence.
Pour préserver le respect inconditionnel, je façonne et affine ma qualité de conscience, mon acuité relationnelle et contextuelle.
Je m’efforce de pratiquer chaque jour à créer un cercle vertueux, une dynamique générative pour le futur, qui participe :
Au renforcement du lien au lieu de la détérioration de la relation.
À l’établissement de la confiance au lieu de la méfiance et de la défiance.
À la parole consciente, exprimée ou tue en replacement de la loi du silence ou de la violence verbale.
Je remarque que je peux faire cela lorsque je suis présent au fait que je construis ma pensée puis que j’apporte à cette dernière le soin nécessaire.
Minutie appliquée tant à la perception et réception des messages qu’à leur construction et diffusion.
Je ne prends pas mes pensées comme une fatalité sur lesquelles je n’ai pas d’emprise.
Dès l’instant où je perds cette attention, il devient plus difficile, voire impossible, de rester dans cette dimension.
C’est comme s’il était plus facile de vivre dans l’espace des dimensions où la non-pertinence est reine.
Le respect inconditionnel, en plus du courage du parler-vrai, me demande le courage de me taire et d’assumer la pleine responsabilité de respecter l’autre, quoiqu’il m’en coûte, sans attente en retour.
Autonomie, agence et relationnalité
Dans un groupe, il me semble que l’acuité relationnelle qui permet le respect inconditionnel est un subtil équilibre dans un triangle dont les pointes sont l’autonomie, l’agence (faculté d’agir) et la relationnalité.
Cette image, issue d’un autre contexte, exprime l’équilibre que l’on recherche.
(Explorer le contexte d’où est extraite cette image fera probablement l’objet d’un article futur.)
Dès lors que je suis en déséquilibre sur un des aspects, cette pointe bouge, la dynamique de la liaison est modifiée et je glisse dans une autre zone.
Zone dont les frontières dépendent, elles aussi, des personnes présentes.
Il en est de même pour chaque personne impliquée.
Nous nous retrouvons donc constamment en mouvement dans chacun des espaces, tentant d’évaluer notre propre positionnement, celui de nos partenaires et l’emplacement du centre de gravité du groupe.
Dans les articles précédents, j’ai déjà partagé comme je trouve rapide et facile de basculer dans l’une ou l’autre zone, tant la frontière est parfois nuancée et souvent contextuelle.
En utilisant le mot facile, je me rends compte à quel point j’attribue de la facilité à ne pas être pertinent et de la difficulté à l’être.
Comment ces automatismes de pensée affectent-ils mon rapport à l’autocensure ? Comment influencent-ils la façon dont je me manifeste dans le monde ?
Pour rester dans la zone du respect, nous avons donc une responsabilité individuelle et collective.
Encore une fois, les 6 invitations proposées par Marie-Ève Marchand dans son livre « Vivre en dialogue à l’ère du texto » prennent tout leur sens :
Accepter d’être en lien.
Écouter jusqu’aux os.
Suspendre nos présuppositions.
Questionner avec une curiosité chaleureuse.
Reconnaître le pouvoir de la parole et celui du silence.
Co-créer un sens nouveau : le plaisir du dialogue.
En accédant à l’espace du respect inconditionnel, le groupe atteint un espace de flow collectif dans lequel la confiance et l’efficience créent le potentiel d’un futur génératif.
Pour conclure cette série
Face à la difficulté d’écrire mon texte hebdomadaire, j’ai réalisé que je me censurais au moment où l’idée d’un exercice en écriture libre a émergée.
D’ailleurs, cette autocensure était sans doute très pertinente !
Cette prise de conscience m’a mené à une profonde exploration de la notion d’autocensure.
J’ai vu s’y dessiner les 4 dimensions de la violence, du non-dit, du parler vrai et du respect, toutes en dynamiques.
J’ai constaté les nuances subtiles qu’il convient de considérer pour me situer dans chacune de ces dimensions.
Comment discerner à chaque instant, pour chaque contexte ce qui est de la censure et quelle est la pertinence ?
J’ai réalisé à quel point il est complexe pour un groupe de personnes de trouver l’équilibre qui soutient à chaque instant des actions favorisant le potentiel d’un futur génratif.
J’ai senti l’importance d’apporter un grand soin à la détection des automatismes de pensée.
Je me suis façonné un outil, une grille de repérage, qui m’aide à me situer et à naviguer. (Vous pouvez la télécharger en fin de texte.)
Je savais déjà que mon intention guide notre attention et j’ai saisi toute l’importance de la clarté d’une intention sincère pour me situer.
Se regarder voir et se voir regarder s’avère une pratique essentielle pour améliorer ma qualité de conscience.
Ma qualité de conscience s’avère être une aptitude essentielle pour améliorer ma pratique de se regarder voir et se voir regarder.
Pour résumer
Le respect inconditionnel invite à évoluer sur le fil de l’acuité relationnelle.
Un centre de gravité collectif dans la dimension du respect inconditionnel est un équilibre instable prenant source dans une dynamique complexe.
Les 6 invitations au dialogue favorisent un environnement adapté.
La conscience de soi et une pratique délibérée de sa qualité de conscience sont une voie prometteuse.
Qu’avez-vous exploré et découvert au court de ce cheminement de quelques semaines sur le thème de l’autocensure ?
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L’acuité relationnelle - Pratique personnelle
Cette pratique vous permet d’apprivoiser le modèle et de détecter vos schémas d’autocensure.
L’acuité relationnelle - Pratique.pdf
L’acuité relationnelle - Grille de repérage
Cette grille vous permet de vous repérer plus facilement lors de vos conversations